Le FNTP rend hommage au graphiste Farouk Derrardja
Un vibrant hommage a été rendu au regretté graphiste Farouk Derrardja, le samedi 31 décembre 2022, au niveau de la salle M’Hamed Benguettaf du TNA, à Alger.
Des amis et des collègues sont venus témoigner sur le parcours professionnel et l’engagement humain de Farouk Derrardja. Diplômé de l’Ecole supérieure des Beaux-arts d’Alger (ESBA), le talentueux graphiste a laissé derrière lui un legs inestimable d’images parlantes, d’affiches, de dépliants, de livres, de documents, de brochures, etc. Décédé en 2022, il a marqué les esprits par sa modestie et par son talent reconnu de tous. Il a beaucoup travaillé avec la direction du TNA et du FNTP. Il a, en outre, réalisé plusieurs affiches de festivals nationaux et internationaux. Ses maquettes et ses clichés témoignent de son génie créateur.
Pour le critique Abdenasser Khalef, Farouk Derrardja était toujours présent dans l’un des angles de l’édifice du TNA (au deuxième étage). Il soutient que le regretté artiste ne savait pas dire “non” aux personnes qui le sollicitait, toujours aimable”. Ce qui l’intéressait, c’était l’univers de l’image. Le défunt était habité par la photo. Nous sommes tous deux de villes différentes mais étions unis par l’art. Farouk était lié aux comédiens de théâtre. Il avait une riche connaissance. Il était aussi discret. On sentait, toutefois, en lui, cette petite once de tristesse intérieure », a-t-il témoigné. Il a regretté de ne pas avoir récupéré quelques archives numériques que son ami lui avait demandé de prendre.
De son côté, directeur de l’ISMAS, Mohamed Boukerras a rappelé que sa relation d’amitié avec Derrardja datait de 2005. “Le défunt était le concepteur de la revue FNTP. Il prenait place à 16h et se levait à 4 h du matin. C’était un homme courageux et soucieux de la moindre virgule. Farouk avait une présence et une intelligence certaine. Il regardait des centaines de photos et visionnait beaucoup d’images. C’était une école à lui seul. L’Algérie a perdu un grand créateur. Il faut rassembler tous ses travaux et les numériser afin de les mettre à la disposition des intéressés”, a-t-il proposé.
L’universitaire Brahim Naoual, pour sa part, a indiqué que Farouk Djerrada était son collègue à l’ISMAS. Toutes les rencontres qu’il a eues avec l’homme étaient basées sur la création et sur l’art. Brahim Noual soutient que le regretté puisait ses travaux dans l’histoire de l’Algérie. “Il n’avait pas de temps à perdre. Son temps était tellement précieux qu’il refusait les invitations pour prendre un café. Il était d’une culture pluridisciplinaire, un artiste avec une belle âme. J’espère que le TNA enfantera des hommes comme lui”, a-t-il souhaité.
Boubakeur Sekini, conseiller à la direction du TNA, a estimé que la voix de Farouk Djerrada résonne toujours au théâtre Mahieddine Bachtarzi. Il a connu l’homme lors de la création de la revue culturelle de la bibliothèque nationale en 2007, la revue Al Thaqafa. Il a attesté que le souci premier du défunt était de préserver les archives du TNA en les numérisant. “Il préparait une encyclopédie sur le théâtre. C’est lui, d’ailleurs, qui a permis de poser les premiers outils et la matière sur le théâtre. Il lisait en français, en arabe et en anglais. Il avait de grandes capacités intellectuelles », a-t-il souligné.