La pièce “Mékanizma”, quand l’argent pollue les rapports entre humains

« Mékanizma » de l’association culturelle El Moustakbel de Mascara, a été présenté, samedi, sur les planches du Théâtre national algérien, TNA. 
Mise en scène par Kada Tati sur « J’ai envie de tuer », un texte de l’égyptien Tawfiq El Hakim, la pièce raconte la mésaventure vécue par un jeune couple (Latifa et Kader) qui vit dans le bonheur, mais dont la vie sera chamboulée par l’intrusion de Tareq, un agent d’assurance, qui va tout mettre en œuvre pour briser cette vie conjugale en évoquant la question de l’héritage dans le cas où l’un des deux époux meurt.
C’est aussi l’histoire de Siham, une psychopathe qui s’introduit dans ce trio avec la seule envie – et le seul plaisir – de tuer l’un d’eux. Son envie criminelle est motivée par un passé tourmenté.  
La pièce s’ouvre sur un décor modeste, dépouillé, abstrait : une horloge en arrière-fond qui se dresse au milieu de la scène comme un totem. Sur un côté comme sur l’autre, une table-basse servant de chaise. La lumière et la musique nourrissent le jeu et renforcent la scénographie, en lui conférant une omniprésence remarquée, la rendent consistante, fonctionnelle.
Les mécanismes de l’horloge qui actionnent le pendule à intervalle régulier, régissent d’un point de vue métaphorique.
La mise en scène se déploie et s’organise au rythme du mouvement de l’horloge qui, lui, se dévoile comme une allégorie du temps qui s’écoule, des événements qui défilent et des individus qui les accomplissent, en créant des situations, en tissant des relations, en décrivant des comportements.
Il s’avère que le temps apparaît comme l’élément central de la pièce, il spécifie l’espace, l’organise. Il donne à la trame qui se tresse au fur et à mesure que le jeu s’exécute, son impact sémantique et souligne sa fonction à la multiple dimension.
La sonnerie de l’horloge qui retentit à des moments donnés de la pièce fixe le degré de la dramaturgie du jeu, la manière dont les événements vont suivre.  
La pièce est portée par une mise en scène subtile et une interprétation assez juste des comédiens qui,  par leur présence sur scène, ont donné une grande portée au récit. La pièce se termine par un jet de “billets de banque” dans la salle comme pour suggérer que l’argent n’est pas tout dans la vie.

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