Chahinez Neghouache, metteuse en scène

« j’ai mes propres textes que je n’arrive pas encore à exploiter au théâtre”

“Chadjaret el mawz” (le bananier) est le titre de votre dernière pièce produite

  ?par le Théâtre régional de Skikda. Pourquoi ce titre

Dans plusieurs langues, il est dit que le bananier est la plante qui tue l’arbre ce pouvoir de tuer le père. Il peut atteindre plusieurs mètres de haut mais ne possède pas de vrai tronc. Sa tige souterraine ressemble à un gros bulbe à partir duquel naissent les feuilles. Le bananier vit intensément, car il ne vit qu’une seule fois. C’est de là qu’est née l’idée. Tout cela pour démontrer dans la pièce théâtrale  “Chadjaret el mawz » que ce n’est pas  l’enfant qui tue son père mais plutôt ce dernier qui a transmis le flambeau à son fils pour qu’il puisse vivre en disparaissant lui-même.

A-t-il été difficile pour vous de travailler sur  l’œuvre “La nuit des assassins” du dramaturge cubain José Triana?a

J’ai déjà travaillé, par le passé,  sur l’œuvre  du poète et dramaturge cubain José Triana (la pièce “Derrière les portes” en 2014).  J’ai pour habitude de  ne pas respecter  la trame de l’œuvre en elle-même. Je me permets cette liberté de donner ma propre touche dans l’adaptation. Cela bien sûr reste un travail difficile au moment de décortiquer une œuvre donnée. Par ailleurs, j’ai mes propres textes que je n’arrive pas encore à exploiter au théâtre.

?Vous avez opté pour un décor totalement en plastique. Pourquoi

 J’ai opté  pour des panneaux en plastique pour différencier les différents tableaux de la pièce.  C’est un genre de flash back que je propose. Il faut dire aussi que la matière, la légèreté et la transparence du plastique m’ont plu. Cela rappelle un peu le cellophane qu’on retrouve pour feuilleter un album. Il y a aussi l’idée d’un jardin d’hiver  ou encore d’une pépinière. Les  trois protagonistes sont certes dans un lieu fermé mais le plastique donne un peu un air de liberté.

Vous avez opté pour la marionnette et  le théâtre d’ombres chinoises dans certains tableaux?x

J’aime bien inviter des marionnettes dans le théâtre pour enfants. La marionnette ne doit pas être  seulement l’univers de l’enfant. L’adulte a lui aussi sa part de rêve. Concernant  l’introduction des ombres chinoises,  je ne suis pas tellement satisfaite. J’aurais souhaité lui donner plus de place et d’importance.  Je pense que si j’avais un  espace pour répéter dans un théâtre, j’aurais conçu toute ma pièce avec les ombres chinoises. Pour rappel, le théâtre de Skikda est en rénovation depuis  sept ans

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