La pièce  “Thawra” : un autre souffle pour l’oeuvre contestataire de Kateb Yacine

La pièce “Thawra” (révolution), est entrée, samedi 30 décembre, en compétition du 16ème FNTP devant un public nombreux au Théâtre national Mahieddine-Bachtarzi (TNA)

La mise en scène exécutive de ce spectacle, conçu par Abdelkader Djeriou, a été assurée par Abdelilah  Merbouh. “Thawra”, produite par le Théâtre régional de Sidi Bel Abbès, est un montage de deux textes de Kateb Yacine, “Le Cadavre encerclé” et “Les ancêtres redoublent de férocité”, une réecriture de Hichem Boussahla et Youcef Milat.
Durant 65 mn, le spectacle “Thawra” dénonce les pratiques connues des colonisateurs en Afrique ou ailleurs dans le monde : oppression, dépossession,   déculturalisation, déshumanisation

Les peuples, colonisés finiront par se résoudre à la résilience, en s’organisant pour combattre les les injustices des occupants, non sans avoir à se défaire des contraintes internes qui, parfois, entravent les mécanismes de résistance et de lutte contre l’ennemi, “ce qu’a bel et bien montré et vérifié la glorieuse Révolution du Peuple algérien contre l’occupant français”, a expliqué Abdelkader Djeriou, lors du débat qui a suivi la représentation à l’espace M’hamed Benguettaf

L’histoire se déroule dans un espace et un temps non définis où une série de conflits existent entre Mariane (Souad Djenati), qui symbolise les occupants, Kablouti (Benabdellah Djellab), le vieux résistant, Nedjma (Nawel Benaïssa), qui représente la patrie, Lakhdar (Abdelilah Merbouh), celui qui refuse l’occupation, Hassan (Abou Bakr Seddik Benaïssa), Mustapha (Ahmed Benkhal) et Tahar ( Ahmed Sahli), le traitre. Des conflits qui dévoilent l’ampleur de la trahison, des déchirements entre frères, de la course au pouvoir et de l’abandon de l’idéal révolutionnaire

Les époques historiques sont symbolisées par un grande porte en bronze,  élément unique et imposant de la scénographie, signée Youcef Abdi
Occupant tous les espaces de la scène dans des échanges ascendants au rythme soutenu, les comédiens ont su porter la densité du texte, miroir de la pensée katébienne fragmentée, caractérisée par une écriture dite, “en spirales
La chorégraphie, œuvre de Riadh Beroual, a contribué à relever la sémantique du spectacle dans son aspect visuel, lui donnant de belles figures géométrique, hautement esthétiques, au même titre que la musique, signée Abdelkader Sofi, “véritable élément dramaturgique” qui a su accompagner les atmosphères tragiques de la trame

Abdelkader Djeriou n’a pas omis de mettre en valeur les œuvres d’artistes algériens qui ont contribué au soutien de la révolution contre la colonisation française à l’image de Cheikha Rimitti, de Taos Amrouche. Le spectacle a été ponctué par une déclaration de Kateb Yacine expliquant le rôle du poète en société

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