Le monodrame « Khalfa Aswar El Djounoun » : les confessions d’un homme fatigué

Le monodrame « Khalfa Aswar El Djounoun » (Derrière les murs de la folie), mis en scène par Belazghem Cheikh et produit par la coopérative Noussour el Masrah de Tlemcen, a été présenté, samedi 30 décembre 2023, à la salle Hadj Omar du TNA, en hors compétition (Off) au 16e FNTP

Adapté d’un texte de l’auteure koweïtienne Haifa El Sanoussi, ce psychodrame, interprété par Mohamed Amine Moulkhelouat, explore les recoins sombres de l’âme humaine à travers le prisme d’un amour déchu. Dès les premiers mots, prononcés avec une sincérité poignante, “Je suis fatigué… fatigué”, le personnage pousse le spectateur dans un périple émotionnel tumultueux

La mise en scène de Belazghem Cheikh permet au public de ressentir la fatigue accumulée au fil des ans et l’amertume des jours d’un homme délaissé, confronté à la solitude et à la folie provoquées par la perte d’un amour. Face au miroir, il contemple longuement la laideur des jours passés, seul, comme s’il attendait le retour de son amour. Le miroir, métaphore des regrets et des illusions perdues, a été utilisé de manière symbolique pour refléter les émotions du personnage, ajoutant une dimension visuelle à la représentation

Le comédien se livre à une performance intense, se confrontant à lui-même, se laissant tomber au sol, déchirant des feuilles symbolisant peut-être les souvenirs avec sa bien-aimée qui l’a abandonnée, le laissant seul à affronter la tromperie, l’hypocrisie et la cruauté. Les jours s’enchaînent, et les années passées ne reviendront jamais. Enfin, il revient devant le miroir, pour lui partager les folies de son amour et les blessures de son cœur brisé par un divorce qu’il a anéanti

“Notre intention était de présenter une histoire d’amour qui a atteint son apogée avec le mariage, pour ensuite se conclure par le déchirement d’un divorce”. Et d’ajouter : “Nous avons exploré le thème d’une personne plongée dans un état d’hystérie et de folie, un conflit psychologique interne exposé sur scène dans un format psychodramatique », a soutenu Mohamed Amine Moulkhelouat

«Cette représentation est le résultat d’un travail acharné, une tentative de partager notre expérience de 15 ans dans le domaine du théâtre, depuis nos modestes débuts au théâtre scolaire jusqu’à notre engagement dans le théâtre amateur. Notre progression sur les planches a été possible grâce aux enseignements de Belazghem Cheikh et de Driss Ben Hadid, qui m’ont apporté leur soutien dans mon parcours artistique”, a-t-il ajouté