Pièce « Anghouma » de Tindouf : Seuls au monde

La troupe  de  l’association « Enoussour » de Tindouf  s’est produite,  jeudi 18 mars, en hors-compétition au festival national du théâtre professionnel,  à la salle Echabab(ex-Casino, de l’APC Alger-centre) avec une pièce intitulée « Anghouma ».  
C’est devant  un public constitué de  familles, femmes et  enfants,  que  la compagnie théâtrale  de  Tindouf  a présenté  une pièce  stylisée  et  sobre à  la fois. Le texte « Anghouma » écrit par Mohamed Kamel Benzeid, mis en scène par Driss Ben Haddid, interprété  entièrement  en langue  arabe, par Mostefa Mohamed, Souid Ahmed Baha (et Abdelghani Wassim, à  la  fin et furtivement), est l’histoire de  deux  riverains. L’un assis, un horloger, l’autre debout, un passager immobile qui  ne  cesse de consulter sa montre et tenir un inséparable parapluie. Une  rue  les sépare depuis  l’« apocalypse ». Ils sont seuls au monde, des survivants, des « mutants ».  Bien qu’ils soient à  un jet de pierre, ils sont loin l’un de  l’autre. La proximité les sépare, les diffère.  Mais ils donnent  du temps au temps. Sans arriver à voisiner.

Le démon contre l’ange de Gandhi
Entre  attente, langueur et autre oisiveté, un  esprit  malveillant envoûte  celui qui est planté là, dressé sur ses jambes, ce piéton « hésitant ». Pourquoi ?  Le démon  veut  le délester  de  ses…rêves. Une digression ou effet ?  Dans « Anghouma », on cite George Orwell, son œuvre 1984, le Mahatma Gandhi et son axiome : « c’est une forte averse  qui arrose le sol à satiété; de même, seule une pluie abondante d’amour peut vaincre la haine. ». Ou encore, on fait un clin d’œil au réalisateur britannique Stanley Kubrick à  travers l’utilisation des notes pianistiques de son ultime film «  Eyes Wide Shut ». A propos du titre énigmatique «  Anghoma », l’auteur du texte, Kamel Mohamed Benzeid  indiquera : « Ce nom « Anghoma » est issu de  la culture espagnole. Il s’agit  d’un démon qui possède les grands et les petits pour leur voler leurs rêves. Etre ou ne pas être. La pièce parle du courage d’agir et de ne pas hésiter… ».  Une  pièce intéressante à roder. Car son  passage au FNTP, était une deuxième générale.

K.Smail

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