“Ghassat Oubour” : suspendus entre terre et mer

La pièce “Ghassat oubour”,  mise en scène par Toufik Bekhouche d’après une adaptation d’un texte de la koweitienne Taghrid Daoud, traite dans des questions existentielles sur l’égoïsme, l’autoritarisme, l’amour, la liberté de la patrie.
Produite par Théâtre régional de Batna et joué lundi 26 décembre 2022, dans le cadre de la compétition du 15ème FNTP, la représentation “Ghassat oubour”, interprétée en arabe classique, aborde des questions sociales à travers l’histoire de cinq personnages coincés sur un pont, entre terre et mer, après une fermeture des deux issues. Ils ne peuvent ni rejoindre la destination voulue ni revenir au point de départ. Un policier les exhorte à quitter les lieux car le pont est vulnérable, risque de s’effondrer à tout moment
Pour atténuer leur appréhension, ces personnages se mettent à déballer le sac de leurs souvenirs et à dévoiler les secrets du passé. Saïd, un comptable à la retraite, parle de sa famille, de la mort de sa femme et de ses enfants. Le public découvre aussi, l’histoire d’Imad, un jeune poète libre, harcelé pour ses écrits. Il raconte son exil, et son amour pour sa patrie qu’il veut absolument retrouver. Quant à Wissal, un orphelin  qui s’est retrouvé sans identité après s’être échappé de prison à la recherche de ses origines.
Une jeune mariée s’est, à son tour, mise à parler en racontant le quotidien infernal qu’elle avait passé à subir avec la maltraitance de son mari. Yahia, homme d’affaires, croyait tout acheter avec son argent et son pouvoir. Il découvre tout autre chose face à la mort.
Entre-temps, ces voyageurs  devaient jeter à la mer tout ce qui leur était précieux pour réduire le poids et diminuer les risques d’effondrement.
Interprétée par les comédiens, Azzedine Benomar, Dziri Abderraouf, Oukba Ferhat, Hiba Oudjit, Issam khennouch et Samir Oudjit, la pièce pousse à la réflexion sur la fragilité de l’être face à des destins inconnus. Chaque personnage cherche autant la liberté que la sécurité.
Toufik Bekhouche a expliqué, lors du débat qui a suivi la représentation, que la relation entre les personnages est temporaire. «Ils découvrent lors de ce court moment passé sur ce pont, que leur point commun était la patrie. A la fin, ils ont perdu espoir, ce qui les a conduit à s’unir et à se défendre à la fin », a-t-il dit.