Haroun Al Kilani: J’aime le spectateur qui ouvre son esprit

Dans votre pièce “Houlm ghayr maktoub”, vous avez employé les expressions soufies, pourquoi ?
Je suis le fils d’une Zaouïa, conscient de ce que je dis et de ce que je fais. Le soufisme fait partie de notre héritage culturel et spirituel. Il est présent dans l’Islam et dans d’autres religions sous diverses formes. Dans cette pièce, le soufisme représente un retour à la nature, aux premières sources, à l’exemple du sable, de la terre, du feu et du patrimoine qui ramène l’homme à son origine.
Il y a un peu de Samuel Beckett dans votre spectacle…
Oui,  le spectacle est une invitation à s’ouvrir à d’autres horizons. J’ai aussi donné un regard critique sur certaines cultures qui ne nous profitent pas, et ne nous offrent aucuns plus. A travers ma pièce, j’ai attaqué Samuel Beckett. Une façon de ne pas dire que cette pièce est absurde. Selon moi, il est le dernier prisonnier de la fausse liberté. Beckett et bien d’autres fondateurs du Théâtre occidental cherchent leur liberté à leur manière, et je cherche la mienne à ma manière.
Votre spectacle est surchargé de symboles, était-ce intentionnel?
Oui, je ne suis pas de ceux qui disent qu’il faut présenter des pièces humoristiques parce que c’est ce que le public le demande. Je ne le sous-estime pas, je n’aime pas le public paresseux et froid, J’aime le spectateur qui ouvre son esprit, participe au spectacle, propose sa lecture et stimule sa réflexion. Le public est intelligent et il faut respecter cela.

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