Omar Fetmouche, dramaturge

 « Il n’y a pas de retraite pour un artiste»

Le théâtre Algérien en général et amazigh en particulier semble souffrir d’un manque de formation en direction des jeunes. Qu’en pensez-vous

La formation est importante. C’est la grande plaie de notre théâtre. Quand on me parle de la formation, je leur dis, vous m’avez pris la main qui me fait mal. Il n’y a rien qui se fait à ce niveau. Mis à part, l’ISMAS d’Alger, il n’y a rien du tout. Il y  a la possibilité d’ouvrir des espaces dans les wilayas, dans les maisons de jeunes et à travers des annexes. Même si ce n’est pas des annexes, on peut les appeler des  centres de formation. Le ministère de la Culture et des Arts n’est pas obligé d’injecter des milliards. Il lui suffit de créer un espace au niveau d’une maison de culture, faire appel aux anciens. Ils sont juste là. Ils n’attendent que cela. On envoie en retraite d’anciens comédiens et des metteurs en scène. Ils sont capables encore de rendre d’immenses services au théâtre et ce, pendant des années encore.  Il n’y a pas de retraite pour un artiste. Actuellement, seuls quelques théâtres organisent des formations. La durée d’une formation ne peut être d’une semaine, il faut plus de temps.
Il faut travailler dans la matrice de l’académisme. Il faut faire petit et efficace. On n’a pas besoin de grands centres à coup de milliards. Il faut, juste, une volonté politique pour former ces jeunes.

Sinon quel est votre  appréciation sur l’évolution du théâtre amazigh que vous connaissez fort bien

Le théâtre amazigh progresse sur le plan de la matrice, de la dynamique du groupe. C’est-à-dire qu’il y a énormément de troupes de Tizi-Ouzou, à Bejaia, à Adrar et à Tamanrasset. N’oublions pas qu’il y a un festival international à Adrar et qu’il y a eu, aussi,  des rencontres intéressantes à Tamanrasset. J’ai vu des troupes performantes à  Djanet, lesquelles sont en attente de quelque chose. Le théâtre amazigh est sculpté sur la roche du Tassili N’Ajjer que les gens ne connaissent pas. Je parle  de ce théâtre que j’ai appelé le théâtre de l’autre. Pour rappel, le metteur en scène britannique Peter Brook est venu en Afrique, plus précisément en Algérie, au Niger et au Mali, pour découvrir le rites et les légendes.
Nous sommes encore dans le mimétisme du théâtre occidental qui est en décadence. Le théâtre amazigh a de beaux jours devant lui à condition qu’on le prenne en charge. Quand on parle du théâtre de Mohya, il faut aller voir la matrice de la langue de ce poète. Il faut voir comment  il a  trituré et  travaillé cette matrice. Mohya a travaillé sur tous les registres du monde. Il y a aussi Kateb Yacine et j’en passe.

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