Abdelkader Azouz, metteur en scène :”El jathoum aborde l’emprise des croyances populaires sur la société”

Parlez-nous du texte de la pièce El jathoum, en compétition au 15ème FNTP?
C’est un texte  produit par le TNA (Théâtre national algérien) dans le cadre des ateliers de formation. A l’issue de ces sessions d’écriture, le choix est tombé sur le texte de Wafaa Braham-Chaouche. Quant au titre de la pièce, c’était mon choix en revanche. Tous les événements qui composent la trame, l’organisent et la rythment se trouvent dans le conscient et le subconscient de la société. Et ils représentent ce spectre qui frappe la nuit l’individu (paralysie du sommeil), cet instant où l’individu cherche à crier, cherche la délivrance. Il voit le spectre, il est conscient de sa présence, ceux qui l’entourent, ils ne s’aperçoivent de rien, ils le voient endormi.
Ce cri, celui de la personne en proie au spectre, est le même que les cris des personnages ressentis dans la pièce. Chacun des personnages criait à sa façon. Mais la société, voire la tribu qui les entourait n’entendait pas leur cri, elle n’arrivait pas à comprendre la raison de leur hurlement ou à traduire leur sens.          
Qu’est-ce qui vous a plu dans le texte?
Le texte d’El jathoum aborde des questionnements humains.  Les personnages, par leur caractère et leur raisonnement, collent à notre vécu. J’étais également frappé par le cri de la femme, le regard de la société porté sur la femme, le poids des traditions. El jathoum aborde l’emprise des croyances populaires sur la société, et bien d’autres faits qui encadrent la société et qui font qu’elle fonctionne selon un plan tout tracé et uniforme et qui est régi par les traditions et les superstitions.  
Dans votre démarche théâtrale, vous avez utilisé le théâtre mythologique. Pourquoi?
Lorsqu’on travaille sur un spectacle, celui-ci porte irréfutablement une identité, la nôtre, et même si la cause soulevée est d’ordre universel, il est intéressant de l’exprimer à partir de ce qui nous parle et nous défini, c’est-à-dire à partir de notre patrimoine, de nos us et coutumes, croyances et  légendes, et ce afin que l’autre puisse découvrir notre culture et notre histoire, et connaître d’une certaine façon sa place et sa manière d’être dans cette partie du monde, et le rapport qu’elle peut avoir avec le reste des sociétés.    
Parlez-nous de la chorégraphie intégrée dans le spectacle pour compléter le jeu des comédiens…
Quand on a intégré l’élément chorégraphique au jeu, on a cherché à faire un travail en ce sens. En d’autres termes, comment employer la chorégraphie dans le jeu, quelle sera sa place et sa fonction dans la mise en scène. On a cherché à comprendre quelle était la raison derrière cette chorégraphie qui a justifié son usage, qui a entraîné à s’exprimer de la sorte, ce qui nous a conduit à faire cet acte et non pas le prendre comme tel et l’incorporer textuellement sur les planches. 

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