Représentation de la pièce “Latraf”(fragments) en “off”

Un réquisitoire contre l’égoïsme

La troupe ayant étrenné le programme mixte, “in”( en compétition) et  le “off”(hors-compétition), est celle venue de Mascara. Et, elle a agréablement surpris son monde..du théâtre tant a-t-elle déroulé de l’entregent.
 Ce sont de jeunes comédiens  de  l’association  “4G”  de la ville de Mascara qui se sont produits, vendredi 12 mars dans l’après-midi, à la salle “Hadj Omar”,  au Théâtre national algérien Mahieddine Bachtarzi (TNA), devant un public constitué d’hommes de théâtre comme le metteur en scène  et comédien Mohamed Takiret, le dramaturge, critique et auteur, Bouziane Benachour-présent pour son bon plaisir car membre du jury “in”-, et un grand nombre de journalistes. Dans leurs bagages, ils nous ont ramenés une pièce, c’est une. Une belle pièce intitulée  “Latraf”(fragments), une adaptation d’une œuvre de l’écrivain et dramaturge irlandais, Samuel Beckett, mise en scène par Ahmed Belaalem. Une coproduction réalisée entre l’association “4G” et le Théâtre régional de Mascara.
Univers apocalyptique
 Le décor, minimaliste, planté dans un univers crépusculaire et ténébreux, s’ouvre et se ferme sur  le départ immédiat de passagers, de déportés, dépenaillés, déguenillés, assombris, vers un futur incertain, puisque c’est la fin du monde. De l’humanité.  Deux rescapés, survivants  et voire mutants post-guerre,  un aveugle campé par Mustapha Dadouche et un unijambiste en fauteuil roulant joué par Kici Omar Ouseid, se retrouvent  seuls au monde. Dans cette atmosphère apocalyptique- comme celle de “Mad Max” car il s’agit de survie  et  survivance-, les deux “derniers hommes” dans une sorte de cour des miracles se croisent, se jaugent, se toisent, se méfient et tentent de prendre langue avec l’autre. Ils sont censés cohabiter, converser, de se supporter et surtout de se compléter.

Cour des miracles

L’un est aveugle et l’autre mutilé, amputé. Ils sont condamnés à vivre, à survivre ensemble. Ils partagent un destin commun. Mais non. Le genre humain est imprévisible. Ainsi, entre le non-voyant et l’impotent, dans une extrême indigence, affamés,  à la recherche d’une maigre pitance, un quignon de pain,  s’engage un échange sur le temps, la météo, les souvenirs, les beaux jours, les femmes.. La vie quoi. Les deux comparses, entre soliloques et dialogue de “sourds”, énoncent des vérités générales et actuelles malgré ce théâtre de l’absurde qu’ils déclinent avec justesse et aisance en arabe dialectal. Parmi ces sentences, on peut citer celles de l’aveugle. “Il consomme l’alcool et c’est sur moi que l’incruste l’odeur”, “Que Dieu damne cet air(musical) qui ne fait pas nourrir l’humain”, “Il existe des gens qui ont des oreilles mais ils les utilisent dans la cécité ” ou encore ” j’aime le silence, après-lui, c’est le déluge”.

 Adoptés par le public

Il s’est avéré que cet aveugle est clairvoyant  comme les lumières savamment instillées de la pièce “Latraf”(fragments). A la fin de la représentation, tous les comédiens ont été ovationnés et félicités un par un. Vous avez dit “off” mais le théâtre de Mascara est “in”, enfin dans le vent. La preuve. “Latraf”(fragments) a été la récipiendaire d’un prix dans un festival de théâtre en Tunisie.

K.Smail.

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