Débat au 16ème FNTP : La fordja populaire : une source inépuisable d’inspiration pour le théâtre

La deuxième conférence, organisée à la faveur du 16e Festival national du théâtre professionnel (FNTP), s’est centrée, lundi 25 décembre, sur les spectacles populaires et leur contribution à l’écriture théâtrale en Algérie.
En introduction au sujet, le modérateur Abdelnacer Nasser Khellaf a souligné que l’impact des arts populaires sur le théâtre est une tendance mondiale actuelle. Abdelhamid Bourayou, qui a suivi de près les spectacles des madahines dans les marchés et cafés populaires, en particulier à Oued Souf et Biskra dans les années 1970, a noté que l’on trouve des traces de ce spectacle populaire dès le 19e siècle, persistant jusqu’à nos jours, notamment dans les marchés hebdomadaires et les cafés populaires. Ils chantaient, déclamaient des poèmes et produisaient même des spectacles clownesques.
Il a évoqué trois célèbres madahines à Biskra, qu’il avait suivies et enregistrées, ainsi que deux autres tout aussi notoires à Oued Souf, dont l’un était non-voyant et se produisait même lors des cérémonies de henné pour chanter l’histoire de Sidna Youssef.
Il a également partagé son expérience avec un meddah nomade qui présentait son spectacle avec un violon ressemblant davantage au rabab qu’à un instrument de musique occidental. Celui-ci, après avoir parcouru tout le pays, s’est établi à El Oued avec l’âge, réalisant de véritables critiques sociales lors de ses performances. Il Bourayou affirmé que de nombreux textes de théâtre ont été inspirés par les spectacles de ces madahines, soulignant ainsi le lien solide entre ces cercles et le théâtre.
Pour le professeur Rachid Bouchair, l’inexistence de liens réels avec les traditions ancestrales a nui au théâtre algérien. Selon lui, cela a causé l’absence d’un “texte théâtral puissant qui ferait entrer le théâtre algérien dans la postérité, à l’instar de Shakespeare pour les Anglais, Racine pour les Français ou encore Lorca pour les Espagnols.”
Il a souligné que le folklore algérien, englobant l’oralité, n’a pas été exploité ni rentabilisé pour introduire le patrimoine populaire. Dans ce contexte, il a cité le travail remarquable d’Abdelkader Alloula, qui, à travers “El Goual”, a su utiliser le spectacle populaire en s’émancipant de la boîte théâtrale italienne classique (salle).
Selon lui, le théâtre arabe en général a consacré le récit au détriment des rituels des spectacles populaires. Meriem Bouzid, quant à elle, a évoqué son intérêt pour les mascarades féminines, notamment les rituels de cérémonie du henné. Elle a partagé son expérience avec les troupes de femmes à Djanet pour la Sebeiba, mettant en avant la signification des tenues, des coiffures et des percussions. Elle a souligné l’intérêt qu’un texte basé sur ces traditions orales ancestrales pourrait avoir pour le théâtre

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