Lakhdar Mansouri, professeur au Département des Arts à la Faculté des Lettres et des Arts d’Oran

“Un spectacle réussi est  celui qui porte en lui une idée universelle”

A l’issue de tout ce qui s’est dit lors du débat sur “les metteurs en scène primés” lors des précédentes éditions du Festival national du Théâtre professionnel (FNTP) , quels seraient, selon vous, les critères d’un spectacle réussi ?

A mon avis un spectacle réussi, c’est celui qui porte en lui une idée universelle, qui parle de l’être humain, aussi un spectacle réussi est un spectacle qui trouve son public. La première question est donc de savoir si l’idée du spectacle qu’on souhaite monter aura la possibilité de raconter d’une manière esthétique les maux de l’individu voire de la société, d’échanger de découvrir d’identifier et de procurer aux spectateur le plaisir de voir d’entendre et de sentir.

A votre avis, quel impact devrait avoir une distinction au FNTP sur le parcours artistique et la vie en général d’un metteur en scène primé ?

A mon avis l’impact d’une distinction devrait inciter la personne à maintenir son niveau artistique, et de rechercher d’autres pistes thématiques et à la fois esthétiques, afin qu’il garde le cap de son évolution et de sa carrière, une distinction c’est aussi une responsabilité au regard de la société.

Selon votre regard d’académicien, les adaptations faites jusque-là sur des textes de référence sont-elles réussies ?

Je ne connais pas d’adaptations réussi faites jusque-là sur des textes de référence, à part quelques tentatives qui se comptent sur les doigts d’une main, ce ne sont que des écritures libres qui puise du fond de fables ou de récits, dans la majorité des écrits qui banalise l’idée général du texte initial, pour moi, l’adaptation ne se limite pas à l’imitation du texte source mais au contraire c’est une création à part entière, qui propose une poésie du verbe, car tout au long de l’histoire du théâtre en Algérie, des accusations de déformation, de simplification, de détournement du sens, de trahison par rapport à l’œuvre d’origine sont les causes de conflit entre l’adaptateur et l’auteur de l’œuvre originale.

Au sixième jour du festival, quel regard portez-vous sur le niveau :  Des textes proposés aux thématiques essentiellement existentielles ? De cette nouvelle génération de comédiens, issue des ateliers de formation ?

A vrai dire je n’ai pas pu voir tous les spectacles de la compétition, sauf deux ou j’ai relevé une tentative d’expérimentation d’un ou deux genre diffèrent, à mon avis cette rencontre est une occasion de renouer avec le 4eme art après le Covid19, mais le théâtre en Algérie doit réfléchir encore sur les thématiques proposés aux publics, car des changements profonds se sont succédé sur notre société et le théâtre en général doit revoir d’autre mode d’approche car tout est en train de changer sauf le discours théâtral, mis à part quelques expériences individuelles isolées. La nouvelle génération de comédiens porte en elle les germes d’un nouveau théâtre, mais il est préférable de revoir les programmes des ateliers de formation et d’être pragmatique par rapport aux méthodes d’apprentissage de l’art dramatique.

Pensez-vous que  les conventions de partenariat signées ces derniers temps par le TNA avec des organismes tels que l’Ismas, les Beaux Arts notamment, répondent à cette nécessité d’aller vers “la formation à tous les niveaux” que vous avez toujours souhaitée ?

Chez nous, les conventions administratives,  sont signées depuis l’indépendance,  il est préférable que nos jeunes comédiens profitent de ces partenariats par le biais de contrat programme, d’ateliers, d’échange, de partage de la connaissance et pourquoi pas par des conventions avec d’autres institutions tel que les ministères de l’environnement, celui  de la santé …etc, ou des partenariats avec des organismes internationaux, car notre institution théâtral e est très en retard dans ce domaine par rapport à nos voisins.

Entretien réalisé par Z.C

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